Comment choisir la bonne pizza à emporter sans se faire avoir par le gras ?

Ce moment où vous ouvrez la boîte et que le fromage brille plus qu’un miroir.

Et vous savez déjà : trop tard. C’est gras, détrempé, presque triste.

À Nantes, les pizzas à emporter ont explosé ces dernières années. Entre les food trucks, les enseignes artisanales et les franchises ultra huilées, le risque est réel : tomber sur une pâte dégoulinante, une huile sans parfum, un gras qui écrase tout.

Mais les vrais connaisseurs savent repérer les signes avant la première bouchée.

Parce qu’une pizza à emporter à Nantes, ça se choisit avec les yeux autant qu’avec l’instinct.

La pâte : le premier indice d’un gras bien géré

Regardez la croûte avant tout.

Une bonne pâte nantaise se reconnaît à son grain doré, légèrement tacheté, jamais huileux. Si vos doigts brillent après l’avoir touchée, fuyez.

Le secret ? Une pâte bien hydratée et longuement fermentée. Le gras ne s’y accumule pas, il glisse. Les pizzaiolos les plus pointilleux travaillent entre 62 % et 68 % d’hydratation, pour un équilibre parfait entre moelleux et croquant.

La vraie erreur, c’est la précipitation : une pâte trop courte absorbe l’huile comme une éponge. Et là, c’est l’effet “chausson frit”.

Une pâte qui respire, c’est une pizza légère même après trois parts.

Et ça, les artisans de Nantes l’ont bien compris.

Les garnitures à risque

C’est là que tout se joue.

Certains ingrédients amplifient le gras plus que d’autres. Et à emporter, le trajet n’arrange rien : la chaleur enferme l’humidité, l’huile sature la pâte, et le tout s’effondre dans la boîte.

Les plus dangereux ?

Le fromage industriel : souvent chargé en huile de palme, il rend plus qu’il ne fond
Les charcuteries bas de gamme : elles relâchent du gras à la cuisson, inondant la pâte
L’excès d’huile d’olive en sortie de four : bon sur place, désastreux après 15 minutes de trajet
Les sauces crémeuses : elles se séparent et étouffent tout le reste

Les pizzaiolos nantais les plus malins remplacent le gras par l’arôme : un pesto maison, une crème de ricotta, ou une huile infusée ajoutée à froid, juste avant l’emballage.

C’est cette finesse qui fait la différence entre un repas lourd et une vraie expérience.

Le fromage : quand la mozzarella devient piège

C’est souvent là que tout dérape.

Une mozzarella bas de gamme libère une flaque d’eau et de gras dès qu’elle chauffe. Les meilleurs pizzaiolos nantais le savent : ils optent pour la fior di latte, plus sèche, plus stable, qui garde sa tenue sur le trajet.

Et pour éviter la catastrophe, certains ajoutent le fromage à mi-cuisson, pour qu’il fonde sans couler. D’autres préfèrent un mélange de fromages à maturité, pour le goût sans l’excès d’huile.

Le test est simple : quand vous ouvrez la boîte, la surface doit être brillante, pas luisante.

Le fromage, c’est le parfum, pas le vernis.

Le bon équilibre entre huile et feu

Le gras n’est pas l’ennemi. C’est sa maîtrise qui fait tout.

Dans les meilleures pizzerias nantaises, on dose l’huile comme une épice. Une fine pluie, pas une averse. Le vrai secret, c’est la température : un four trop chaud brûle l’huile, un four trop doux la laisse migrer dans la pâte.

Entre 420°C et 440°C, la magie opère. Le gras reste en surface, le croustillant se fixe, la croûte chante sous la dent.

Et au moment de l’emballage, le geste est millimétré : la pizza doit reposer 30 secondes avant d’être enfermée. Juste le temps que la vapeur s’échappe.

C’est la différence entre une pizza luisante et une pizza vivante.

Les adresses nantaises qui misent sur la légèreté

Dans les ruelles du Bouffay ou près de Graslin, quelques pizzaiolos ont décidé d’en faire une signature.

Ils parlent de légèreté comme d’un manifeste : farine bio, charcuterie affinée, huile pressée à froid. Pas de mozzarella low-cost, pas de sauces épaisses.

Leur promesse tient dans le geste :

La pâte travaillée à la main, reposée au froid
Le fromage choisi pour sa tenue
L’huile dosée au pinceau, pas au verseur
La cuisson en pierre réfractaire pour absorber le trop-plein
L’emballage aéré, sans condensation piégée

Résultat : une pizza qui se déguste même tiédie, sans cette sensation de lourdeur qui colle au palais.

La pizza à emporter devient un plaisir, pas un piège.

Le plaisir sans la culpabilité

Choisir sa pizza, c’est choisir sa digestion.

Les Nantais l’ont compris : le bon gras nourrit, le mauvais épuise. Et c’est cette différence que les artisans cultivent, chaque soir, entre farine, flamme et huile d’olive.

Une vraie pizza à emporter ne doit pas vous alourdir, mais vous suivre, dans la rue, dans la nuit, dans l’odeur du carton chaud.

Le gras, quand il est bien maîtrisé, devient une caresse, pas une faute.

Et c’est peut-être ça, le vrai secret des pizzas nantaises : elles ne vous pèsent pas, elles vous accompagnent.